Français : Deux univers automobiles aux antipodes, que ce soit question conception ou finalité, et pourtant contemporains, côte-à-côte une journée, le temps d'un rassemblement d'anciennes.

A gauche une populaire Citroën Ami 8 break de 74, voisine avec une exclusive Jensen Interceptor III, son ainée d'un millésime. Dévoilée en 66, l'Interceptor connait 3 versions en 10 ans de carrière. Ce grand coupé de 4,70 m pour 1,6 t est exclusivement animé, selon variantes, par des V8 Chrysler de 6,3 ou 7,2 l - soit une puissance réelle entre 300 et 330 ch. Le tout associé à une transmission automatique type TorqueFlite à 3 rapports, lui permettant de filer à près de 225 km/h.

Dans la foulée Jensen extrapole de cette base la FF, à diffusion encore plus confidentielle, avec environ 300 exemplaires jusque 71. A défaut de battre des records de ventes, la voiture marque les esprits par son contenu technologique rare pour l'époque. Elle propose en effet pour la 1ère fois, un antiblocage de roues mécanique Dunlop Maxaret, vu auparavant sur des avions, mais surtout une transmission intégrale, lui donnant son nom: Ferguson Formula.

Avec sa ligne latine due à la Carrozzeria Touring de Turin, associée à sa consoeur Vignale à Milan, l'Interceptor, finalement assemblée à côté de Birmingham, se veut la synthèse de plusieurs styles. Elle entendait surtout concurrencer les Aston Martin en terme de luxe et performances, tout en restant plus abordable !

En proie à de sévères difficultés sur le reste de sa gamme, Jensen met la clé sous la porte en 76. Il ne fait décidément pas bon, outre-Manche, être artisan-constructeur. Une société comme Bristol Cars en a, dernièrement encore, fait les frais...