Salle de l'exposition : « Grands & Ensembles » dans le pavillon français

L’Institut français et le ministère de la Culture et de la Communication ont confié le commissariat du Pavillon français à un architecte-urbaniste engagé dans le renouvellement de l’espace urbain : Yves Lion, fervent défenseur d’une approche qui fait de l’existant une ressource et un atout. (extrait du site officiel)

Yves Lion a proposé de traiter les questions relatives à la dorsale Est d'Aulnay-sous-bois à Marne-la-Vallée. Dans les quatre salles du pavillon, sont montrés des maquettes, des films, des dessins, des photos, relatifs à cette vaste zone de la région parisienne de 400.000 habitants afin de réfléchir à des évolutions, réaménagements et transformations pour en améliorer la qualité de la vie collective. Les étudiants de l'école d'architecture de Marne-la-vallée ont contribué à cette exposition.

L'intérêt de ces opérations d'urbanisme, inscrites dans le projet du Grand Paris, ne saurait échapper à des français qui connaissent les problèmes des banlieues des grandes villes, mais est-ce un sujet adapté à une manifestation internationale comme celle de Venise ? De plus, la scénographie est peu inventive avec des accumulations de maquettes, de photos et de dessins qui rendent peu attractif le sujet traité, même par des français intéressés. Beaucoup d'autres projets français d'architecture, de grande qualité et innovants, auraient pu être présentés dans ce pavillon, c'est une fois de plus un manque de discernement des décideurs de notre pays qui ne viennent souvent à Venise qu'au moment des inaugurations et prennent trop rarement le temps de l'évaluation comparative.

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Le pavillon français a été conçu en 1912 dans le style classique par l'ingénieur vénitien Faust Finzi. Peu représentatif de l'architecture française de l'époque, il possède une loggia d'entrée elliptique à colonnes ioniques, le garde-corps sur le toit, décoration visible au-dessus de l'entrée est du ferronnier d'art italien Umberto Belloto.

Dans un ouvrage collectif sur les pavillons de la Biennale accompagné de photographies d'art, Jean-Louis Cohen, historien de l'architecture et de l'urbanisme, s'interroge sur les raisons qui sont à l'origine de la création de ce pavillon relativement insignifiant. Dans son essai : "Une esquisse des Beaux-Arts dans les Giardini", il émet plusieurs hypothèses, notamment celle du désintérêt ou du "mépris" de l'administration française de l'époque pour la Biennale qui aurait conduit à laisser faire l'ingénieur vénitien. Mais comme l'indique le titre de son essai et en raison des analogies morphologiques du pavillon avec les travaux des étudiants des années 1910, il semble pencher pour l'influence des professeurs de l'Ecole des Beaux-Arts qui auraient imposé un modèle "passe-partout" préservant une certaine neutralité de l'environnement architectural vis à vis des artistes invités. Selon Jean-Louis Cohen, cette neutralité a été largement exploitée au cours des années par des artistes qui ont complètement transformé l'intérieur du pavillon et même fait abattre certains murs pour présenter leurs œuvres. Finalement, l'insignifiance architecturale de ce pavillon présenterait plus d'avantages que d'inconvénients.

Site du pavillon de la France