Châteaudun (Eure-et-Loir)

Eglise de la Madeleine.

Eglise construite en grande partie au 12e siècle, et terminée au 13e. A la fin du 15e siècle, l'ancien choeur fut détruit. Au début du 16e, le choeur polygonal actuel fut bâti, le comble du collatéral nord transformé par une série de gâbles*. La charpente lambrissée qui recouvre la nef semble également dater de cette période. La façade principale de la nef possède les vestiges d'un ouvrage défensif se reliant aux anciennes fortifications de la ville. Les fenêtres hautes de la nef subsistent, ainsi que les petites arcatures en plein cintre pratiquées sous ces fenêtres et constituant une sorte de triforium*. Les formerets des anciennes voûtes sont conservés, ainsi qu'un certain nombre d'éléments sculptés. Une colonnade en plâtre fut ajoutée en 1833.

• Gâble : élément architectural de forme triangulaire souvent ajouré et orné, qui coiffe l'arc d'une voûte ou d'une baie.

• Triforium : ouverture au niveau des combles.

• Formeret : Les arcs doubleaux sont les arcs de la voûte perpendiculaires à l'axe de l'édifice. Les ogives sont les arcs diagonales entre deux arcs doubleaux. Les formerets sont les arcs entre deux arcs doubleaux perpendiculaires à ceux-ci.

Church built in large part in the 12th century and finished in 13th. At the end of the 15th century, the former choir was destroyed. In the early 16th, the polygonal choir was built, the height of the north aisle transformed by a series of gables. Paneled structure that covers the nave also seems to date from this period. The main facade of the nave has the remains of a defensive structure connecting the old city walls. The high windows of the nave remain, and small semicircular arches performed under these windows and forming a kind of triforium. Formerets the ancient vaults are preserved, and a number of carved elements. A colonnade plaster was added in 1833.

D'après le Gallia Christiana ( T. VIII, col. 1317), une crypte consacrée à Saint Jacques avait été construite à cet emplacement , dès le Vème siècle.

books.google.fr/books?id=TBoKSFE2b6AC&hl=fr&hl=fr...

La crypte disparu au VIème siècle pour faire place à l'église Notre-Dame, dont Saint Aventin fut le fondateur. (Acta Sanctorum février, t. I, p. 489).

Aventin, archidiacre de l’Eglise de Chartres, devint évêque à la place de Solenne qui avait disparu – on dit qu’il s’était caché pour échapper à l’épiscopat dont il se sentait indigne. Quand Solenne reparut, Aventin lui laissa la place et se retira à Châteaudun. A la mort de Solenne, Aventin lui succéda. On sait qu’il assista au Concile d’Orléans en 511, et mourut aux environs de 528. (Diocèse de Chartres).

Né à Châteaudun, saint Aventin (Adventinus) fut élu par le clergé et le peuple de Chartres, vers l'an 490, pour tenir la place de saint Solène qui avait pris la fuite. Tout le temps que saint Solène remplit le siège de Chartres, saint Aventin, ayant aussi reçu l'onction épiscopale, administra le Dunois dont la capitale était Châteaudun. En 511 il assista comme évêque de Chartres au premier concile d'Orléans. Il convertit un grand nombre de païens, car a la science il unissait le don des miracles. Il délivra par ses prières la ville de Châteaudun de la peste et construisit trois églises. Après sa mort, arrivée le 4 février vers l'an 528, il fut inhumé dans l'église de Saint-Médard à Châteaudun. (Acta Sanctorum Boll. 4 février, t. I, p. 477-8. Cfr. 25 septembre, t. vu, p, 62-8. - Gallia Christiana, t. VIII, col. 1095. Ch. Cahier. — Les Caractéristiques des Saints dans l'art populaire, p. 608, 644.) Saint Solenne, (Solène, Soleine, Soulaine, Solan, Solemnis, Solennis) occupa le siège épiscopal de Chartres de 490 à 509 environ. Il est patron de Blois et de Luynes, nommé autrefois Maillé. (Acta Sanctorum Boll. 25 septembre, t. vn, p. 62-81. Vie de S. Solenne par un anonyme, autre vie interpolée, histoire de la translation, recueil des miracles. Gallia Chrisliana, t. viii, col. 1095. Hist. litt. t. vn, p. 607. Ch. Cahier. — Les Caractéristiques des Saints, p. 196, 631, 640, 742.)

Une tradition mentionnée dans l'ouvrage de l'abbé Bordas tend à faire admettre que l'église Notre-Dame élevée par saint Aventin fut rebâtie en 843 (Histoire du Dunois, par l'abbé Bordas, édition de la. Société Dunoise, p. 22).

L'église, connue plus tard sous le nom de la Madeleine, était au commencement du XIe siècle un collège de chanoines, dont le supérieur prenait, suivant la coutume, le titre d'abbé, ce dernier s'appelait Hermentée en 1007 ; elle avait à cette époque le titre de Sainte-Marie, qu'indique encore un acte de 1048 (Cartul. de Saint-Père, p. 190, et BORDAS, t. II, p. 213), sans qu'il soit possible de préciser l'époque à laquelle elle changea de vocable pour adopter celui de la Madeleine.

Pendant le second quart du XIIème siècle, l'église Notre-Dame fut détruite pour faciliter la construction de l'église actuelle.

L'examen du monument permet de reconnaître que l'église fut l'objet d'importants travaux au début du XIIIème siècle. On refit les voûtes de la nef qui s'étaient écroulées et on établit des arcs-boutants pour renforcer l'ensemble. Vers le milieu du siècle, l'effondrement de ces nouvelles voûtes obligea les moines à surhausser les murs de la nef pour recouvrir le vaisseau centrai au moyen d'une simple charpente.

En 1552 le chevet* s'écroula. Les travaux ne commencèrent qu'en 1529.

En 1680, l'effondrement d'une partie du sol mit en évidence une crypte du XIIème siècle.

La flèche du clocher qui menaçait ruine fut remplacée par un étage carré en 1743 et 1744.

Une colonnades a été rajoutée au fond du sanctuaire en 1833-1835.

• Chevet : extrémité du chœur d'une église du côté du maître-autel.