Geneva Lux Festival, Genève, Suisse

« Pour le Geneva Lux Festival, Frédéric Post a investi la grande façade borgne marquant l’entrée du quartier bigarré des Grottes, sur laquelle il y a dessiné, à l’aide de lignes colorées, une vaste composition totémique. Pour ce travail, l’artiste s’est impliqué et immergé très personnellement : il a eu recours aux conseils d’un chaman dans la genèse de l’œuvre, en respectant certains rituels (comme un régime particulier) pour les phases consacrées à la création. Comme souvent Frédéric Post relie plusieurs sources d’inspiration, mais explore ici plus en détails la symbolique chamanique de la médecine du Yage chez les indiens Inga de Colombie, il met en scène les figures de l’anaconda et du jaguar, deux animaux de pouvoir en lien avec la guérison et le soin. Le serpent, une figure ambivalente dans notre société, venimeux, plutôt associé à la tentation et à la mort, est aussi le représentant des pharmaciens. Il personnifie ici l’énergie vitale, le commencement; quant au jaguar, c’est une figure puissante du panthéon colombien qui protège et donne la force pour lutter contre une maladie ; les croix le couronnant, allusion à notre médecine, viennent renforcer le thème de la purification et de la cure. Le losange au centre de la composition est appelé « Ojos de Dio », est un symbole de clairvoyance et de vision lucide, également utilisé par les indiens Huichol : il représente la carte géographique du pèlerinage du Peyotl dans le désert mexicain.

Par sa fresque lumineuse, l’artiste souhaite évoquer les principes de vie et de guérison; il désire également sortir le spectateur de l’ethnocentrisme, l’amener à découvrir un langage visuel non occidental, et susciter son intérêt pour les traditions des peuples autochtones, dont les territoires sont toujours plus menacés et avec eux les habitants, leur mode de vie, leur un savoir » Yves Christen – FMAC

L’œuvre s’est tout de même retrouvée au cœur d’un débat local, notamment en raison de l’appropriation culturelle dont elle fait preuve selon certains. Également, il est reproché à Pinta Cura de valoriser la prise récréative de drogues, tout en étant à proximité de l’espace d’accueil et de consommation pour personnes dépendantes Quai 9.

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