File:L'exécution et supplice faict par sentence judiciaire à l'encontre des nobles et illustres chevaliers de la Toison, les comtes d'Aiguemont et de Horne.jpeg

Français : L'image représente les décollations des comtes d'Egmont et de Horne sur la Grand-Place à Bruxelles le 5 juin 1568, sur l'ordre du duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas espagnols, durant les conflits religieux et plus particulièrement entre la Révolte des Gueux et le commencement de la guerre d'Indépendance.

Titre : « L’exécution et supplice fait par sentence judiciaire, à l’encontre des nobles et illustres Chevaliers de la Toison, les Comtes d’Aiguemont [Egmont] et de Horne. »

Description de l'image : « L’estampe se déploie en cinq registres : trois scènes et deux portraits. La première scène qui apparaît dans la partie supérieure gauche, est la représentation de l’exécution de l’un des deux comtes (probablement Egmont), qui a lieu sur une estrade où l’on peut retrouver une sorte de petit autel où apparaît un Christ vers lequel se tourne le condamné aux yeux bandés. Autour de l’estrade, un attroupement de soldats, ainsi que la présence d’au moins deux personnages à cheval face à l’exécution du noble. Le bourreau semble être la personne qui monte les marches pour atteindre le lieu de l’exécution. La seconde scène qui apparaît dans la partie supérieure droite, représente la seconde exécution, avec à présent le condamné – aux yeux bandés une fois encore – tournant le dos au Christ posé sur l’autel, face aux personnages à cheval. Comme la précédente scène, les soldats entourent l’estrade où a lieu l’exécution des deux chevaliers, et le bourreau semble être la personne qui gravit les escaliers pour procéder à la mise à mort. La troisième scène qui apparaît dans la partie inférieure au centre de la composition, nous montre l’installation de la tête des deux condamnés sur un poteau/pic, avec les funérailles catholiques pour le comte d’Egmont et de « simples funérailles laïques » pour le comte d’Horne : cela se distingue par la présence de cierges devant ce qui pourrait être assimilé à un cercueil. On peut également retrouver la présence des soldats et des deux personnages à cheval qui encerclent l’estrade. Le premier portrait que l’on retrouve sur la gauche, dans la partie inférieure, est celle du comte d’Egmont, en tenue d’apparat, qui arbore également le collier de chevalier de la Toison d’or. En-dessous du portrait, on peut voir le nom du noble « Le Prince Gavre, Conte d’Aiguemont. » Le second portrait, à l’autre extrémité, dans la partie inférieure, est celle du comte de Horne qui apparaît dans la tenue militaire, arborant lui aussi le collier de chevalier de la Toison d’or. Sous son portrait, on peut lire également le nom du noble par cette déclinaison : « Philippe D. G. Conte de Horne. » »

Légende : « L’exécution et supplice fait par sentence judiciaire, à l’encontre des nobles et illustres Chevaliers de la Toison [d’or], les comtes d’Aiguemont et de Horne. Lesquels furent décapités, le cinquième jour de juin 1568. Par le commandement du Duc d’Albe, Vice-Roi du Roi d’Espagne, des pays de Flandres et inférieure Germanie:& furent exécutés en la ville de Bruxelles, comme vous représente le présent portrait, avec la vraie effigie de l’un et de l’autre comte, et leurs funérailles faites incontinent après leur décollation. Les têtes desquels furent plantées sur deux grands poteaux haut élevés:& y demeurèrent environ six heures. Auprès du corps mort du Comte d’Aiguemont: furent mis deux cierges ardents, à cause qu’il se reconnut et mourut catholiquement: mais à l’autre qui mourut autrement, on ne lui fit pas tel honneur. Dieu tout miséricordieux veille avoir pitié de leurs âmes, comme de nous tous. Amen.

A Lyon, Par Benoist Rigaud, 1570. »