File:Lignac (Indre) (27247696574).jpg

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Lignac (Indre). Statue de Jeanne d'Arc érigée en souvenir de la Vicomtesse Maurice de Beauchamp, née Valérie Turquet de la Boisserie, le 28 février 1867, et mariée le 22 novembre 1886. Elle fut une des nombreuses victimes de l'incendie du Bazar de la Charité*, 15 rue Jean Goujon à Paris, le 4 mai 1897.


  • Le Bazar de la Charité est une vente de bienfaisance à l'initiative du financier Henri Blount. Le principe en était de vendre des objets, au profit des plus démunis. Le baron de Mackau présidait la vente.

La vente à lieu dans un hangar en bois sur un terrain rue Jean Goujon (15 et 17), prêté par le banquier Michel Heine. En sus de la vente, le Bazar propose une attraction cinématographique où l'on pourra voir les images animées des frères Lumière : "La Sortie de l'usine Lumière à Lyon", "L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat" et "L'Arroseur arrosé".

Le 4 mai 1897, vers 16 h 20, la lanterne de projection qui fonctionne à l'éther s'enflamme. La cabine du cinématographe prend feu et l'incendie se propage à grande vitesse par les tentures destinées à faire le noir dans la salle. Les deux seules issues étroites, en haut de trois marches, débouchent sur un salon-vestibule dont les battants, s’ouvrent vers l’intérieur. L'ensemble de la construction se transforme en piège de feu. En un quart d'heure tout est consumé.

De nombreuses personnes parviendront à s'échapper, mais le bilan restera lourd : 126 morts et de nombreux blessés.

Le Tout-Paris est saisi d’effroi devant le nombre et la notoriété des victimes. On en oublie les religieuses et gens d’origine modeste qui périrent dans l’incendie, souvent en héros. En effet, les quelques sauveteurs à se distinguer se révèlent être des palefreniers, cuisiniers, plombiers ou charretiers qui passaient par là. (Le Petit journal. Supplément du dimanche, 16 mai 1897)

Mais l’opinion retient surtout la mort de Sophie-Charlotte, duchesse d’Alençon et sœur de Sissi.

On mettra en cause le cinématographe, au point d'ailleurs que les projections sont officiellement interdites et que le public devient hostile au "7ème art".

Enfin, on remarquera que le nombre de victimes est fort différent selon qu'il s'agit des hommes ou des femmes: sur une liste nominative de 124 victimes, 118 sont des femmes. C’est une journaliste de l'Echo de Paris (14 mai), Séverine, qui posera la dérangeante question : " Qu’ont fait les hommes ? " (Dans l'article, elle précisera la question : On devrait plutôt dire: "Qu'ont fait les Messieurs?") . Et la réponse de Séverine est claire : « parmi ces hommes (ils étaient environ deux cents), on en cite deux qui furent admirables et jusqu’à dix en tout qui firent leur devoir. Le reste détala, non seulement ne sauvant personne, mais encore se frayant un passage dans la chair féminine, à coups de pieds, à coups de poings, à coups de talons, à coups de canne». Le journal Le Matin rapportera de son côté : « les femmes ont brûlé comme des brebis dans la bergerie, toutes serrées les unes contre les autres… Quant aux hommes, je préférerais n’en pas parler : ils ont été au-dessous de tout. Et, cependant, une vingtaine d’hommes de résolution et de sang-froid auraient pu conjurer le désastre. La plupart ont pris la fuite, et qui sait si ce n’est pas eux qui ont foulé aux pieds les malheureuses femmes qu’on a retrouvées, écrasées, aux portes des sorties ? "

Une religieuse racontera (L'Echo de Paris 14 mai): « Des messieurs m’ont jetée à terre, foulée aux pieds. Ils abattaient des dames à coups de poings, pour fuir plus vite. C’est une jeune-fille qui m’a sauvée ».

Et l’article de Séverine de conclure : « l’on a trouvé sur le terrain, parmi les pièces à conviction, des cannes auxquelles adhèrent, par du sang coagulé, des cheveux, de longs cheveux de femmes… ».

Le baron Mackau, organisateur de l’événement, qui fait parti des survivants recevra le lendemain du drame un courrier du père d’une victime, anéanti de douleur, lui déclarant : « Je regrette, monsieur, qu’en qualité d’ancien officier de marine, je sois obligé de vous rappeler que le commandant doit quitter son bord le dernier ».

On précisera quand même que l'habillement des femmes, imposantes robes bouffantes imprégnées de glycérine pour gagner en volume, jupons, cols de dentelles, satin et organdi, ne favorisaient pas celles-ci.


Dans "Mon journal" (1892 - 1917), Léon Bloy verra dans l'incendie meurtrier une punition divine: "Tant que le Nonce du Pape n'avait pas donné sa bénédiction aux belles toilettes, les délicates et voluptueuses carcasses que couvraient ces belles toilettes ne pouvaient pas prendre la forme noire et horribles de leurs âmes. Jusqu'à ce moment, il n'y avait aucun danger. Mais la bénédiction, la Bénédiction, indiciblement sacrilège de celui qui représentait le Vicaire de Jésus-Christ et par conséquent Jésus-Christ lui-même, a été où elle va toujours, c'est-à-dire au FEU, qui est l'habitacle rugissant et vagabond de l'Esprit-Saint. Alors, immédiatement, le Feu a été déchaîné, et TOUT EST RENTRE DANS L'ORDRE." (abu.cnam.fr/cgi-bin/go?journbloy1,464,483)


On peut lire le bel article : savoirsdhistoire.wordpress.com/2015/10/04/quand-la-charit...

Ainsi que l'article de Séverine : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k801449x/f1.item.zoom
Date Taken on 19 May 2016, 11:42
Source Lignac (Indre)
Author Daniel Jolivet
Camera location46° 28′ 51.79″ N, 1° 11′ 38.07″ E Kartographer map based on OpenStreetMap.View this and other nearby images on: OpenStreetMapinfo

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29 November 2017

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