Alternative Title: Part 2, Section 2, Plate 9

Description: Les trois figures qui sont sur cetre Planche représentent trois différentes dispositions de Pêcherie. On voit à la figure 3, qui est la plus simple une digue A B qui traverse toute la rivière; les parties F, F, sont en pierre & en bois, & retienent l'eau; elles sont interrompues aux endroits c c c, où l'on a mis des grillages, par lesquels il s'échappe de l'eau; mais le poisson ne peut remonter, & on le prend avec une saine ou quelqu'autre filet: à quelques Pêcherie on est obligé de laisser une de ces ouvertures libre, soit pour donner un passage aux bateau, soit pour qu'une partie des Saumons puisse remonter & en fournir ceux qui sont vers le haut de la rivière. Quelquefois aussi pour entretenir dans les eaux basses assez d'eau dans la rivière pour faire tourner le moulin, quand il y en a un, les grilles ne s'étendent pas jusqu'au fond de la rivière; la digue est continue & pleine par le bas; les interruptions c ne sont que des décharges de superficie. On voit en D D un cours d'eau qui aboutit à un coffre E, où il se prend beaucoup de Truites & de Saumons. La Pêcherie, fig. 2., est formée par des piles A A, semblables à celles d'un pont; entre deux sont établis des grillages B; mais les barreaux sont beaucoup plus près à près qu'ils ne sont représentés dans la figure, & il faut que l'eau passe par-dessus la traverse a a, qui est plus du côté d'aval que la traverse bb; de sorte que l'embouchure d d'une grande manche de filet est attachée aux traverfes a a & b b; au-dessus de la traverse b b est établie la traverse c c, & sur la traverfe b b & celle c c, est tendu un filet qui s'élève verticalement: les Saumons qui veulent remonter la rivière, donnent du nez dans le filet vertical e; ils retombent dans la grande manche de filet qu'on apperçoit entre les grillages, & ne peuvent en sortir. Il y a, du côté du déchargeoir G, une écluse D, où l'ouverture de la manche de filet se présente au courant pour prendre les poissons qui suivent le cours de l'eau. On voit en E une chauffée: comme elle n'est destinée qu'à fournir de l'eau au moulin quand les eaux sont basses, elle ne doit pas être élevée, afin qu'aussi-tôt qu'il y a assez d'eau dans la rivière pour faire tourner le moulin, l'eau passe par-dessus. Quelquefois par le saut du moulin, le déchargeoir G, ou quelques autres endroits, il passe des Saumons entre la digue H H & la Pêcherie; en ce cas on va les prendre avec une sainette ou une manche de filet b, dont on conduit l'embouchure avec deux perches a a, ainsi que nous l'avons expliqué dans le corps de l'ouvrage. La Figure première représente une Pêcherie qui est encore différemment difposée; de distance en distance il y a, par le travers de la rivière, des piles de maçonnerie A A, sur lesquelles on met des poutres a, a, a, qui servent à traverser la rivière. Plus bas il y en a d'autres B B, scellées par les bouts dans les piles A A; & au bas encore d'autres poutres CC, qui sont pareillement scellées dans les mêmes piles: dans les poutres B B & CC sont affemblées à mortaise des montants D, D qui portent des rainures, dans lesquelles entrent des rateliers ou especes d'échelles E E qu'on peut tenir baissées, comme on le voit en d d, ou les élever plus ou moins, comme sont celles EE. On ajoute quelquefois au bas, des manches de filet dans lesquelles entrent les Saumons, & on ôte tout-à-fait ces rsteliers lorsqu'on veut tenir la Pêcherie ouverte. Mais quelquefois on met dans l'épaisseur des piles deux ajustements de râteliers G H, fig. 4; alors, au lieu de filets à manche, on met des goulets comme à l'embouchure des verveux ou des nasses, & tous les Poissons, tant ceux qui montent du bas de la rivière, que ceux qui descendent de la partie supérieure, entrent par les goulets, passent entre les deux cloisons G & H, fig. 4, & ne pouvant en sortir on va les prendre de mer basse avec des filets.

Creator: Henri-Louis Duhamel Du Monceau; Jean-Louis De La Marre

Date Created: 1769-1782

Source: Traité général des pesches: et histoire des poisons qu'elles fournissent, tant pour la subsistance des hommes, que pour plusieurs autres usages qui ont rapport aux arts et au commerce.